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CRI DE CERVEAU : Le Sénégal, un pays sans bibliothèque nationale!? 57 ans après son indépendance

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CRI DE CERVEAU : Le Sénégal, un pays sans bibliothèque nationale!? 57 ans après son indépendance

La première chose que l’on nous a appris à l’école a été de savoir lire, écrire et compter. La lecture représente pour le cerveau ce qu’incarne le sport pour le corps. Comme un éternel recommencement, Lisez, lisez à chaque fois que l’occasion se présente, peu importe la qualité du document ou de l’auteur, que cela soit une ordonnance, une facture, un contrat… car comme le dit si bien l’adage  » l’appétit vient en mangeant  » pour ensuite passer aux manuscrits de référence. Mais le constat est alarmant, la plupart des gens considère la lecture comme un loisir dont ils peuvent se priver. Pourtant un vieux, bien qu’il soit analphabète, nous disait toujours :  » si la personne qui a reçu une instruction qui lui confèrerais la compétence de lectrice ne lisait pas, qu’est-ce qui la distingue de celle qui n’a pas la capacité de lire « . À vrai dire, elle n’existe point puisque que lorsqu’on cesse de lire, on commence à être laissé en rade en ce qui concerne les nouveautés (dans tous les domaines) que le monde a à nous offrir. Nous ne sommes pas aidés dans cela par certains de nos sites Web des plus populaires qui nous proposent des articles, dont le sujet aurait pu être développer en une petite bibliothèque, constitués seulement d’un paragraphe de moins de 4 lignes ; ce que nous pouvons qualifier d’escroquerie intellectuelle. Nous savons tous qu’avec les nouvelles technologies, les choses changent à une vitesse phénoménale. Cependant grâce à internet, dont nous n’exploitons pas la vraie potentialité (YMGX)1, se mettre au parfum, au diapason est chose aisée. Vous avez stoppé d’acquérir des connaissances, sachez que l’individu à côté de vous est un dévoreur de livre, il est insatiable quand il s’agit de bouquiner et d’accumuler des connaissances. Ces gens auront chaque jour un pas d’avance par rapport à vous. Récemment, nous discutions avec un ami de cet état de fait et il a utilisé une expression, pour justifier cela, qui nous était incompréhensible, nous citons :  » paresse intellectuelle « . Il s’en est suivi un débat houleux bien qu’assez philosophique sur un réseau social (MDR)2 comme vous pouvez vous imaginez. Finalement, on s’est accordé sur le fait qu’avoir la paresse de lire et en même temps être intellectuel est quelque chose de difficilement conciliable dans la mesure où être intellectuel c’est plus une faculté à agir et réagir par la pensée et par la raison. Donc, fondamentalement, on peut retenir qu’une personne ne continuera pas à agir par l’intelligence s’il cesse d’apprendre dont le plus grand vecteur est le livre puisse que ses connaissances d’où elle tire sa perspicacité deviendront sous peu de temps obsolètes.

En échangeant avec une copine cette fois-ci, nous avons été confrontés à une deuxième notion aussi inacceptable à savoir :  » je n’ai pas assez de temps « . C’est vrai que de nos jours il devient de plus en plus pénible de trouver le temps de lire avec tous les divertissements auxquels nous sommes exposés. Dès lors, le tuyau est d’essayer d’ouvrir un livre, la nuit, au moment où vous êtes allongé sur votre lit en pyjama en attendant de tomber dans les bras de Morphée. Au-delà du fait d’être en mesure de bouquiner tranquillement, cela vous permettra d’éviter d’avoir une insomnie (expérience personnelle). D’ailleurs, nous vous invitons à être tentés de lire un livre, un document ou surtout un Ebook (livre électronique) sur votre smartphone ou votre tablette lors de vos longs séjours dans les moyens de transports dont vous vous apitoyez à raison ou dans les files d’attente à n’en plus finir.
Néanmoins, le plus grand paradoxe que les sénégalais qui aiment lire font face est une absence criarde d’infrastructures adaptées et adéquates pour assouvir leur soif de connaissance. Nous ne pouvons pas nous imaginer, dans une nation où plusieurs chefs d’état des après-indépendances (Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire, Modibo Keita du Mali, Hubert Maga du Bénin…) ont effectué leurs études (à l’école normale William Ponty de Gorée) et où se trouve l’une des plus anciennes et des plus renommées universités de l’Afrique de l’Ouest, qu’il n’y ait pas une salle de lecture dédiée capable d’accueillir plus de 100 personnes (bibliothèques universitaires exclues) pour un terroir qui compte 14 millions d’habitants environ. Nous mettons quiconque au défi de nous en suggérer une parce que nous en avons bien cherché en vain alors qu’on inaugure çà et là des salles de cinémas et des stades et la construction de la future arène nationale en fait déborder le vase. Nous ne faisons pas dire à Gœthe :  » le déclin de la littérature indique un déclin de la nation. Les deux gardent le même rythme dans leur tendance à la baisse « . On veut notre bibliothèque nationale qui aurait dû être mise à la disposition des sénégalais depuis des décennies. Comment peut-on prétendre à l’émergence sans une recherche et un enseignement forts consolidés par une bibliothèque nationale et archives dignes de ce nom. Ceci doit être une exigence et une priorité nationale. Les syndicats d’enseignants (SAES, CUSEMS…), au lieu d’en faire leur cheval de bataille, se mettent, à chaque fois qu’ils montent au créneau, à parler d’intérêts pécuniaires et autres. Nos journalistes, n’en parlons pas, la plupart passent leur temps à nous rabattre les oreilles avec de la politique politicienne de gauche à droite en omettant les vraies questions prioritaires que les sénégalais tiennent à cœur.
Sur ce, nous nous en allons vous dire :  » un esprit sain dans un corps sain « , donc tout en vous souhaitant un bon mois de ramadan, nous vous en conjurons de commencer et/ou continuer à entretenir votre esprit et votre cerveau par la lecture tout comme vous le faites pour votre corps parce que le futur d’un Sénégal émergent en dépend.

1. YMGX : yama gueuneu xam : toi-même tu sais
2. MDR : mort de rire
Seydou NDAO
Beugue Lire
Image : Mbacké Kane
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