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Rencontre avec Franca Sulem Yong, la présidente de Positive Youths Africa (PYA)

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Rencontre avec Franca Sulem Yong, la présidente de Positive Youths Africa (PYA)

Rencontre avec Franca Sulem Yong, jeune camerounaise, fondatrice de Positive Youths Africa (PYA) et promotrice de Digital Citizenship Summit Cameroun.

Bonjour Franca,  tu es la présidente de Positive Youths Africa, peux-tu nous en parler ?

Positive Youths Africa(PYA) est une organisation de la société civile basée au Cameroun qui a pour objectif d’inspirer, de responsabiliser et d’inciter les jeunes à devenir le changement positif qu’ils souhaitent voir(www.positiveyouthsafrica.org).
En tant qu’entrepreneur social camerounais, j’estime que l’Afrique peut atteindre la paix et le développement durable si nos jeunes blâment moins et assument la responsabilité de résoudre davantage leurs problèmes. Je crois que cette ère numérique nous offre des possibilités illimitées de prospérer si nous utilisions les médias sociaux et les technologies de l’information positivement. Ayant été moi-même victime de dépression et addict aux outils digitaux, je consacre maintenant ma vie à aider les jeunes à vivre positivement en ligne et en dehors.

Tu as récemment organisé un sommet à Yaoundé… 
Oui tout à fait, Positive Youths Africa a organisé le premier Sommet sur la citoyenneté numérique dans le monde francophone et en Afrique centrale en partenariat avec le Digital Citizenship Institute des USA et plusieurs autres organisations africaines. Le sommet s’est tenu à Yaoundé. Ce dernier était organisé dans le but d’honorer les jeunes utilisant les médias sociaux et les technologies de l’information comme vecteur au développement durable. Il a aussi permis de discuter sur les voies à suivre afin de promouvoir l’éducation numérique en Afrique. Le sommet n’a donc pas uniquement accueilli le premier Prix DigGit ODD , mais a également produit le premier Manifeste de la citoyenneté numérique sur l’éducation visant à guider l’introduction de la citoyenneté numérique en tant que matière dans les écoles camerounaises et au-delà.

Comment t’es venue l’idée de ce projet ?
Nous vivons une ère numérique en proie à de fausses informations, à des discours de haine sur les médias sociaux, au vol d’identité et aux diverses formes de cybercriminalité telles que le cyberharcellement, la cyberpornographie, etc. Le seul moyen de décourager ces maux consiste à encourager et célébrer ceux qui font usage des outils numériques positivement. Les médias sociaux et les technologies numériques ne sont plus un luxe mais une nécessité. Même si nous ne pouvons pas empêcher nos jeunes d’utiliser ces outils, nous pouvons au moins les encourager à les utiliser correctement. En tant que passionnée qui a sombré dans l’addiction numérique pour vaincre la dépression, j’en suis venue à considérer les technologies de l’information comme une arme à double tranchant pouvant être utilisée pour le bien ou pour le mal. La profusion d’Internet a facilité, mais aussi entravé mes études. Sachant que nos leaders de demain ne peuvent être formés que par une éducation de qualité, il est absolument nécessaire d’apprendre à nos étudiants et à la communauté universitaire à utiliser les technologies de l’information de manière responsable. Il faut non seulement célébrer ceux qui les utilisent pour résoudre des problèmes urgents dans leurs communautés, mais aussi pérenniser le concept et la pratique de l’utilisation numérique positive en faisant de la citoyenneté numérique une matière obligatoire dans toutes les écoles.

Ton projet promeut une éducation aux nouvelles technologies aussi …

Notre plus grand défi est de combler les fossés numériques entre les communautés en Afrique. Nous ne pouvons pas parler de digitalisation de l’éducation ou d’encourager l’utilisation responsable des médias sociaux et de la technologie alors qu’une grande partie de la population n’a pas accès à ces outils. Les étudiants de nombreuses zones urbaines savourent les possibilités illimitées offertes par les technologies de l’information et les utilisent pour le bien ou pour le mal tant dis que dans les zones rurales, même un appel téléphonique reste une possibilité rare. Certaines écoles n’ont même pas d’électricité ni même d’ordinateurs et des matières comme l’informatique n’est pas enseignée. Par conséquent, dans le cadre du Manifeste de la citoyenneté numérique sur l’éducation, nous avons lancé deux campagnes, à savoir: la campagne #DigCitRural pour fournir de l’énergie solaire, des ordinateurs portables et Internet aux écoles des zones rurales du Cameroun, du Nigeria et du Kenya et la campagne # DigCitAcademy pour former les enseignants et les étudiants des zones urbaines à une utilisation responsable des technologies de l’information et des médias sociaux tout en faisant progresser l’éducation à la citoyenneté numérique.

Positive Youths Africa (PYA) mène des projets d’éducation aussi  pour la paix. Le Cameroun traverse actuellement une crise politique et nous espérons contribuer à améliorer la santé mentale des victimes traumatisées en les encourageant à exprimer leur colère par le biais de la poésie, de la musique, etc. À travers un projet appelé Positive Youths Incubator, nous travaillons également à la réhabilitation des victimes en formant les femmes aux compétences telles que la couture, le tressage, etc. et les hommes aux compétences telles que la menuiserie, la brique, etc.

Quelle est ta vision à long terme ?
Je rêve d’une Afrique entrant pleinement dans l’ère numérique. Je rêve d’une éducation de qualité où les étudiants africains se connecteraient avec les étudiants du monde entier pour innover, créer et résoudre des problèmes urgents pour leurs communautés. Je rêve d’une Afrique de la jeunesse positive où les jeunes n’auraient pas à blâmer mais à assumer la responsabilité de leur développement. Par conséquent, dans les cinq prochaines années, nous espérons que la citoyenneté numérique deviendra une matière obligatoire dans les écoles africaines. Nous prévoyons former des enseignants, créer des clubs DigCit et doter numériquement plus de 5 000 écoles des zones rurales des outils et connaissances numériques nécessaires.

Quels conseils peux tu donner à ceux qui cherchent à démarrer une entreprise au Cameroun ?
Pour lancer une entreprise au Cameroun, vous devez d’abord essayer de rencontrer des gens qui évoluent dans votre domaine sur place. Au Cameroun, le succès dépend beaucoup des gens que vous rencontrez! Par la suite, vous pourrez formaliser l’informel par des documents, des procédures juridiques….

Notez également que les Camerounais sont très réceptifs aux étrangers et que vous pourriez vous y intéresser. Le Cameroun est l’un des rares pays où les étrangers réussissent parfois plus rapidement que les résidents.

Contact :

Digital Citizenship Summit Cameroon https://www.facebook.com/pg/DigCitSummitCM/

Positive Youths Africa-PYA https://www.facebook.com/pg/positiveyouthsafrica

franca@positiveyouthsafrica.org

sulemfranca@gmail.com