Développer L’électrification et l’accès à l’Internet restent des priorités pour le décollage économique du continent. Selon une étude de l’institut Wikimédia, 57,2% de la population n’a pas accès à l’électricité et les délestages ralentissent l’activité économique. A l’heure où l’activité économique tourne autour du numérique alors que le continent manque encore d’infrastructures dans le domaine du numérique, les initiatives ne manquent pas pour pallier à ce problème.
Développer son activité économique malgré les coupures d’Internet relève parfois du parcours du combattant pour de nombreuses entreprises. Afin de remédier à cette problématique, Teddy Thalmensi – fondateur de la société Microted – tente d’autonomiser complètement le fonctionnement des systèmes informatiques pour les sociétés. « Notre première mission a eu lieu au Gabon il y a une dizaine d’années. Nous avons travaillé complètement en formatant les systèmes d’informations d’une société spécialisée dans le BTP au Gabon», explique Teddy Thalmensi. La société de construction immobilière Trianon BTP a été la première à accorder sa confiance à Microted en Afrique. Puis il ajoute : «Avec un onduleur et un groupe électrogène, tu peux faire fonctionner une boîte 24H/24 malgré les coupures de courant et d’Internet », éclaire-t-il. Puis il ajoute: «En cas de coupure d’Internet, les serveurs informatiques des sociétés continueront de fonctionner normalement avec un accès au logiciel indépendamment des tracas que le dysfonctionnement d’un réseau internet peut amener », détaille Teddy Thalmensi. Si dans ce pays Microted compte deux clients, la marge de progression dans ce secteur reste encore conséquente sur l’ensemble du marché. Et comme un symbole des temps qui changent sur l’Afrique : SAP a annoncé un investissement de 500 millions d’euros d’ici 2020 répartis dans 5 pays (Maroc, Nigeria, Kenya, Afrique du Sud).
Microted : l’informatique au service des entreprises
De son côté, Microted porte d’autres ambitions sur d’autres terrains. «Prochainement, nous nous rendrons en Côte d’Ivoire pour développer notre solution. Et pour optimiser autant le fonctionnement technique que le management, nous allons mettre en place un serveur VPN pour les collaborateurs de la branche ivoirienne de Microted pour travailler à distance», explique Teddy Thalmensi. Dans son viseur, Teddy Thalmensi cible les entreprises de taille intermédiaire. « Les entreprises qui ont la capacité d’investir entre 25 et 50 000 euros et qui ont 10 salariés peuvent prétendre à nos services. C’est la moyenne qui se dégage si on effectue un profil type», explique ce patron originaire de région parisienne. Cependant, comme beaucoup d’entreprises – réaliser une prestation de service sur le continent africain n’a rien d’une évidence. «Lors de mon prochain séjour en Côte d’Ivoire, nous visiterons des écoles spécialisées en informatique », explique-t-il. Puis il ajoute : «Je veux éviter de revivre ce que j’ai déjà vécu au Gabon. A Libreville, on a essayé de recruter des gens. Nous n’avons pas trouvé le profil recherché. Du coup, j’ai dû former en un apprenti de manière expresse », détaille-t-il. De plus, la concurrence sur ce marché est réelle. Elle est notamment incarnée notamment par KRYPTON Technologie. Cette entreprise française basée à Paris opère elle-aussi dans le secteur . Implantée régionalement sur Abidjan, cette société compte aussi plus de 200 clients répartis dans toute la région d ‘Afrique de l’Ouest.
L’Afrique, un marché doré
Microted n’est pas seul à s’engager sur ce marché. Les géants du secteur aussi n’ont pas caché leur intention d’implanter leurs services sur le continent. La société SAP aura investi 500 millions de dollars d’ici 2020 plus précisément en Angola, au Maroc, au Kenya et au Nigeria. La firme américaine compte ainsi créer 10 000 emplois dans le secteur du logiciel. La société dirigée par Bill McDermott compte sur Cathy Smith pour mettre en place la vision de SAP pour l’Afrique. Basée à Johannesbourg, cette ancienne de Cisco sera chargée d’implanter la marque dans une vingtaine de pays d’Afrique subsaharienne. Un autre géant du web n’a pas caché ses intentions : Microsoft. La société fondée par Bill Gates bénéficie par ailleurs d’une bonne image contrairement à SAP sur le continent grâce à sa fondation. Déjà implantée au Rwanda, celle-ci forme de jeunes entrepreneurs africains dans les métiers du numérique. Cette politique de la philantropie permet à Microsoft de disposer d’une main d’oeuvre formée à sa guise pour répondre à ses attentes lorsque la multinationale remporte un marché sur le continent africain. C’est également dans cette perspective que Microsoft a annoncé la mise en place d’un cloud public en Afrique du Sud pour l’exploitation de ces produits. Celle-ci aura pour objectif de démocratiser l’accès aux logiciels au pays de Nelson Mandela avant éventuellement de l’élargir pour le reste du continent africain. Une chose est spure, Microted comme d’autres sociétés spécialisées dans les logiciels n’ont pas fini de se livrer une guerre acharnée dans le secteur du logiciel informatique. Selon plusieurs spécialistes, la taille du marché africain de l’informatique devrait croître entre 20 et 30% par an d’ici les 5 prochaines années contre 10% seulement en Europe.